Une araignée pas comme les autres...

Cette magnifique araignée est emblématique des milieux humides, tel les bas-marais, les prairies humides d'altitude et les tourbières de moyenne montagne. Reconnaissable à ses deux bandes de couleur blanche, partant de son céphalothorax et se poursuivant jusqu'au bas de son abdomen, elle ne passe pas inaperçue (quand on a la chance d'en croiser une)... Si l'on s'approche un peu de la bête, on remarquera ses huit petites tâches (sigilles) blanches posées savament sur le haut de son abdomen, ainsi que sa forme particulière, faisant penser à une belle "carrosserie". Oui, cette araignée avec quelques-autres, est en fait un peu  "le graal " du naturaliste passionné pour les milieux humides de l'Artense.

 

D'une taille relativement honorable à l'âge adulte (2 à 3,5 cm), plus, avec les pattes, elle domine en maître sur la surface de l'eau. "Prédatrice incontestée", elle n'hésite pas à pénétrer dans l'eau en s'aidant des tiges des plantes aquatiques pour atteindre et attraper certaines proies, comme les alvins,  les tétards et bien d'autres larves de tous poils.

Son régime alimentaire: il est composé de larves d'insectes aquatiques, mais aussi de petits poissons, comme je le dis plus haut, elle chasse aussi hors de l'eau et passe la majorité de son temps à l'affût, souvent immobile sur un territoire qu'elle aura choisi, selon la période et au fil de ses différentes mues. Pour cela, il lui arrive de se dissimuler sur une feuille et de se servir de ses pattes comme appât, en les bougeant sur la surface de l'eau, et ainsi attirer ses futures victimes.

Ses huit pattes de très grosse taille et ses poils hydrofuges à l'extrémité de ses tarses, lui permettent de se déplacer sur la surface de l'eau extrêmement rapidement, pour atteindre ses proies dans la fraction de seconde, ne leur laissant ainsi, aucune chance de lui échapper.

 

Après la reproduction, avec un  mâle bien plus petit qu'elle, la femelle tisse un cocon de soie parfaitement sphérique dans lequel elle pondra de 600 à 1000 oeufs (sur la saison) en deux ou trois pontes (à la fin du printemps  et en été). Elle n'aura que de cesse de promener son cocon en le trempant de temps en temps dans l'eau pour éviter qu'il s'assèche et ainsi maintenir ses araignons au frais en assurant à son cocon une humidité constante et ainsi, elle  veillera au grain pour protéger sa progéniture.

Puis, après plusieurs semaines, elle tissera, comme sa "cousine, Pisaura mirabilis", une cloche (toile nourrice) de plusieurs épaisseurs de soie. Cette cloche servira à abriter sa progéniture en servant de pouponnière. Dès la période de l'émergence pour les araignons, ils ne tarderont pas à ce disperser et survivront si ils ne sont pas mangés à leur tour, par des congénères de la mère, devenue à leur tour des prédateurs sans scrupule... Ainsi va la vie dans les tourbières.

Devant la dimension très volumineuse de son cocon, madame se prend pour un "petit rat de l'opéra", et est obligée de marcher sur la pointe de ses pattes pour le trimbaler...

Jeune Dolomède fimbriatus à l'affût... Laspialade

*** Ces deux araignées, la Fimbriatus et sa congénère la Plantarius (Dolomède des roseaux), les seules représentantes du genre Dolomèdes en Europe et sur le territoire Français. Elles sont classées "vulnérable" dans la liste rouge de L'UICN.

Cliquez sur le logo du SNAM

Devenir Accompagnatrice ou Accompagnateur En Montagne

 

2023, le Topo nouveau est arrivé! 

Escalades dans le massif du Sancy

Marc Chalier - Gérard Monneron

Disponible dans toutes les bonnes librairies, de Clermont-Ferrand, le Mont-Dore, la Bourboule, et au Vieux campeur, au prix de 20 euros.

Version imprimable | Plan du site
© 2003-2024-Christian Barbier -SOUS L’ŒIL DES VAUTOURS