Araneus quadratus

Printemps, massif du SANCY.

 

En pénétrant sur la tourbière de la Barthe, sur les abords côté Nord , et plus exactement dans les fossés de drainage (fossés servant à assainir les parties de prairies pâturées), je découvre un nombre incalculable de toiles d'Orbitèles, de plusieurs espèces . Aujourd'hui, je m'attacherai à observer, à photographier, l'araignée la plus emblématique des lieux, l'Epeire à quatre points "Araneus quadratus".

Elle appartient à la grande famille des Araneides (Araneidas).

Cette araignée remarquable à sa couleur verdâtre, mais aussi parfois jaune-verdâtre, vert assez pâle, ou carrément presque rouge, fait souvent preuve de mimétisme avec son environnement immédiat. Elle prend fréquemment en quelque temps, la couleur du support sur lequel elle réalisera sa toile et fabriquera sa retraite (habitat de protection), en cas de danger pour elle.

 

Elle est facilement identifiable, à l'aide des quatre points caractéristiques sur le dessus de son abdomen très volumineux quand il est rempli de ses oeufs. Pour un oeil averti, cela ne pose pas trop de difficulté.

Un autre paramètre permettant de l'identifier, la grosseur de ses pattes ambulatoires, puissantes et velues, souvent rayées de rayures foncées et marron.

Araignons.

En me déplaçant sur le bord du fossé, je peux observer un autre spécimen d'Araneus quadratus, qui a choisi de construire sa toile sur un petit saule (Saules des Lapons), entre une de ses ramifications et une grande herbe, d'un touradon pas très éloigné.

Les Molinies serviront à tendre le fil de soie très solide qui va supporter tout le poids de la toile (fil très solide, à l'épreuve des vents les plus violents). Une feuille du Saule, sera utilisée, pour confectionner sa retraite (un abri), à l'écart de la toile.

Dans son abdomen (comme l'Argiope Frelon), elle possède plusieurs glandes qui lui servent à la fabrication de différentes qualités de soie. En fonction de l'étape de construction de sa toile, elle est capable d'utiliser une soie collante ou non, mais aussi une soie extrêmement solide, comme un fil d'acier. Lors de la phase finale de fabrication de sa toile, elle utilisera, sortie directement de certaines de ses filières, véritable "usine" à fils de soie, du fil adhésif, collant comme de la super glue, pour finaliser la partie capture de sa toile. Sur certaines des photos réalisées aujourd'hui, on peut observer les filières et son anus. On distingue aussi facilement, les différents micros tubes (fusules), d'où sortent ses fils de soie, aux qualités si particulières.

 

Pour revenir à notre araignée, ici, elle tisse sa toile en bonne intelligence au milieu d'autres araignées, comme sa voisine des milieux humides, la Tétragnatha extensa. Chacune occupe une partie du territoire, sans jamais empiéter sur celui de l'autre, sinon, le combat serait sans merci et certainement fatal pour l'une d'entre elles.

Plus bas, en dessous, c'est le territoire d'une Tétragnatha extensa, araignée souvent observée dans les tourbières de l'Artense. Plus haut, une toile d'environ 50 cm de diamètre, solidement fixée sur des liens extrêmement solides, entre deux supports judicieusement choisis, c'est celle d'une Orbitèle, celle de notre Epeire carrée. A côté, pratiquement construite horizontalement, au-dessus de la partie en eau, c'est celle de Tétragnatha extensa.

 

La toile de Araneus quadratus, merveilleusement construite, ne laissera que peu de chance aux imprudents qui viendront se heurter sur elle, et le piège fonctionnera à merveille, afin de remplir l'assiette de madame.

 

Sur la tourbière de la Barthe, comme sur d'autres milieux humides de moyenne montagne, l'Epeire à quatre points, vit, à l'instar de certaines de ses congénères, à une altitude respectable, environ 1000 mètres. Vivant habituellement dans les sous-bois, elle trouve son habitat près des prairies humides (zones non fauchées). Elle tisse sa toile en utilisant la profondeur du passage crée par le creusement du fossé de drainage et utilise sa profondeur pour situer sa toile approximativement à 70 cm de la surface en eau. Sa toile Placée ainsi, en plein centre de ce couloir artificiel, certains insectes et odonates, n'auront  aucune chance de passer à côté, et gare aux imprudents!

 Son garde-manger sera alimenté au cours de la saison par des centaines d'insectes, qui lui apporteront la nourriture nécessaire à sa survie.

 

Sa toile parfaitement circulaire, est composée d'une trentaine de rayons (jamais plus), parfaitement disposés, lui assurant aussi la réussite pour ses futures captures. Cette toile, comme toutes les toiles d'araignées, est un chef-d'oeuvre de conception et de fabrication.

 

Col de Rombière

UN ACCOUPLEMENT A HAUT RISQUE!

Fin de l'été, sous le Bataillouse, Cantal.

 

Pendant que le plus grand nombre de randonneurs a repris ses activités de citadin, aux abords du refuge de MEIGE-COSTES, sous le col de Rombière, pas très loin du puy de Bataillouse, c'est la période de reproduction, pour un couple d'Aranus quadratus, dont la taille (13mm pour madame et 8mm pour monsieur), ne rend pas toujours facile la séance photos.

La femelle ayant choisi un pied de myrtilles pour fabriquer sa toile, la séance photo se déroulera à quatre pattes dans les myrtilles et airelles, qui tapissent une grande partie du versant Adret de la montagne, sous le col.

Ces images, réalisées sur plusieurs heures d'observation, reflètent cet accouplement à haut risques pour monsieur. Il s'accouplera et finira dans le cas présent, dans l'assiette de madame, non sans avoir accompli son devoir à plusieurs reprises, pour assurer sa descendance.

 

L'approche; le mâle appelle sa belle en faisant vibrer violemment le fil qui le relie à sa future partenaire, mais aussi grâce  à ses phéromones déposées, sur le fil. Ils se rejoindront hors de la toile de la dame, sur le fil de soie confectionné par monsieur.

Après des multitudes de tentatives très mouvementées, le mâle introduit ses organes copulateurs, situés en bout de ses pédipalpes, dans l'épygine de la femelle.

Pour lui, il est important de s'arcbouter pour ne pas être attrapé par les chélicères de la femelle, car il ne pourrait pas remplir son rôle, si ce n'est celui de casse-croûte, pour le repas du soir.

Pour avoir une chance d'atteindre l'épygine de la femelle, sans y laisser trop de plumes, le mâle monte son abdomen en s'arc-boutant  au maximum sur son fil, en se servant de ses deux pattes postérieures pour tirer sur son filin de soie, comme montré sur les images en dessous.

Cet accouplement de très haute voltige,  fera l'objet de nombreuses tentatives, pour très peu de réussite.

 

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