Il y a encore une vingtaine d'années, la plupart des personnes qui venaient se balader en haute altitude, étaient en général des alpinistes possédant une certaine expérience de la pratique de la randonnée en altitude. Ces marcheurs étaient conscients de l'obligation de s'acclimater, même à une altitude très proche de celle de la moyenne montagne (à partir de 2800 mètres). Cela n'est peut-être plus vrai de nos jours. Je vais donc essayer, sans aucune prétention, d'alerter votre attention sur certains paramètres à prendre en compte "obligatoirement" si vous voulez aller faire du trekking sur un massif lointain, comme en Himalaya, ou dans d'autres massifs d'altitude.
Ce qu'il faut savoir, c'est que sur ce genre de périple, sur ce genre de sentier, les dangers sont omniprésents et ne sont en aucun cas à négliger. Au Népal, les sentiers que vous allez emprunter vont du sentier très large, sans problème, au sentier vertigineux et glissant, surtout après une période de mauvais temps. Soyez donc particulièrement prudent, quand vous n'êtes plus sur le chemin sur lequel vous auriez dû rester. N'hésitez pas un seul instant, dès que vous le pouvez et au hasard des rencontres, demandez votre chemin. Les habitants du pays se feront une joie et un devoir de vous renseigner sur les éboulements récents, sur les dangers éventuels de l'itinéraire que vous allez emprunter, etc...
Faites preuve de beaucoup d'humilité et n'hésitez pas à faire demi-tour pour prendre un autre chemin qui vous amènera sans encombre à votre destination.
Les préparatifs en ce qui concerne les derniers préparatifs, si vous randonnez au-dessus de 4000 mètres, ce qui est en général le cas au Népal, il vous faudra absolument être correctement équipé.
Un bon duvet bien chaud est obligatoire, ainsi qu'une très bonne paire de chaussures et une veste de type "Goretex", doublée d'une bonne fourrure polaire. Enfin, n'oubliez pas les lunettes, qui devront être d'une qualité de classe 4, et ceci pour vous protéger contre les UV en haute altitude et sur la neige, au passage des différents cols.
Le principal "DANGER" sur ce genre de périple est, comme je le souligne au début de cet article, le mal aigu des Montagnes, ce que l'on dénomme plus simplement le MAM.
En général, les sentiers de trekking au Népal, commencent à l'altitude des plus hauts sommets des Alpes. Ex: le camp de base de l’Everest, se situe environ 600 mètres au-dessus du Mont-Blanc. Votre organisme doit s'adapter à ces altitudes, pour cela, il vous faudra prendre le temps nécessaire en montant lentement et en "sachant vous écouter". Quand j' écris cela, je veux dire simplement que vous devez, tout au long des premiers jours d'acclimatement, être attentif aux ressentis de votre organisme (maux de tête persistant, nausées, fatigue générale, etc...).
Le MAM, peut faire son apparition à n'importe quelle altitude, à partir de 2200 mètres. Il peut atteindre n'importe qui, du plus novice au plus entrainé.
Le MAM, est causé par l'accumulation de liquide dans certaines parties de l'organisme, telle que les poumons, le cœur, le cerveau, mais aussi les reins.
Il se manifeste aussi dans les premiers jours, par des œdèmes aux bouts des extrémités et sur le visage, ainsi que par la perte de l'appétit, par des insomnies, mais aussi par une difficulté à respirer, même sans effort particulier.
Dans le cas de symptômes bénins, il vous faudra rester à l'altitude que vous avez atteinte. Prendre des médicaments tels que (Aspirine ou Paracétamol). Si les maux persistent, il vous faudra peut-être redescendre et reporter votre ascension d'un, voire plusieurs jours (ce qui n'est pas toujours évident, en fonction du pays et massif fréquenté).
Dans tous les cas, il ne vous faudra jamais repartir vers une altitude supérieure, si vous avez ressenti un des symptômes cités plus haut. Normalement, vos symptômes devraient disparaître en un à deux jours. Vous pourrez ensuite reprendre votre ascension vers les sentiers d'altitude.
Si malheureusement, les symptômes persistent et ne disparaissent pas avec la prise de paracétamol et en observant un repos sur place, il est fortement recommandé de redescendre sans tarder. Ces symptômes s'aggravant, se manifestent en général par des maux de tête très violents, une grande fatigue, mais aussi par une grande lassitude. Ils peuvent aussi se manifester par des troubles du comportement et l'incapacité à faire des mouvements coordonnés. C'est le signe de l’œdème cérébral. Celui-ci peut entraîner un coma du sujet et la mort dans les 12 heures, si rien n'est entrepris.
Si les symptômes se manifestent par l'apparition d'une difficulté à respirer, qui peut être accompagnée d'une toux avec parfois l'émission de crachats sanglants et mousseux, il s'agit de l' œdème pulmonaire. Celui-ci peut aboutir vers une issue fatale dans les 6 heures, si vous ignorez les symptômes.
Conseils: au cours de votre étape du jour, il vous faudra boire régulièrement, même sans soif particulière, ceci pour aider votre organisme à s'acclimater (3 à 4 litres d'eau minimum et par jour).
Dans un groupe, n'hésitez pas à faire part à vos collègues des symptômes que vous ressentez, ceci afin de favoriser rapidement la prise de la bonne décision, pour la personne concernée et pour le groupe.
Dans un groupe, il ne faut pas compter que toutes les personnes le constituant, s'acclimatent au même rythme et encore une fois, préférer attendre 24 heures en cas de problème, pour continuer vers une altitude supérieure. Ne pas monter plus de 400 à 500 mètres de dénivelée par jour, en cours d'acclimatement.
Les autres dangers à prendre en compte: à chaque altitude, les critères de conditions climatiques, leurs sont propres et bien-sûr, les problèmes qui y sont liés. Cela peut aller de la chaleur subtropicale au grand froid.
Aux saisons les plus clémentes pour pratiquer le trekking, au printemps et en automne, le temps est plus stable et les plus hauts cols peuvent être dépourvus de neige (ce n'est en général pas souvent le cas...).
Des tempêtes de neige soudaines peuvent s'abattre avec une grande violence et il n'est pas rare qu'à ces altitudes, un mètre de neige s'accumule dans la nuit. Les passages de cols s'en trouvent impactés et les difficultés à les franchir peuvent être de la partie. Ces conditions soudaines, peuvent purement et simplement vous interdire le passage et ainsi vous amener à faire une pause forcée en attendant des conditions meilleures.
Pour faire simple, il vous faudra impérativement connaître les bonnes attitudes à opter pour assurer la survie de votre groupe et de vous-même. L'équipement de chacun jouera un rôle très important dans ces situations de galère.
-PARLONS
des
MEDICAMENTS:
Pour ce genre de périple, durant en général plus de 25 jours de trekking, la trousse de médicaments est "OBLIGATOIRE".
Dans cette trousse, certains médicaments seront aussi obligatoires, c'est-à-dire indispensables pour réagir contre le MAM (Diamox, etc...).
UTILISATION DU DIAMOX en prévention.
Avant toute chose, je tiens à préciser que l'utilisation d'un tel médicament ne doit pas se faire à la légère. En effet le Diamox (acetazolamide) a une certaine efficacité en prise préventive, contre le MAM.
En effet, en le prenant au moins 48 heures à l'avance (à raison d'un demi- comprimé "matin et midi", avant l'altitude de 3500 mètres), et ce, jusqu'à l'altitude maximum à atteindre, il peut avoir un rôle favorisant l'acclimatation. Il faudra arrêter les prises régulières dès la descente.
Mon avis personnel et suivant ma propre expérience:
Evitez d'utiliser ce genre de médicament en prévention pour favoriser votre acclimatement, comme certains pourront vous le conseiller (les conseilleurs ne sont en général pas les payeurs).
En prenant ce genre de médicament, vous pourriez le regretter très rapidement, une fois en haute altitude. Préférer prendre le temps de vous acclimater en montant lentement, mais sûrement, par palier, quitte à perdre un peu de temps sur votre balade.
Ce médicament, comme tous les médicaments, peut avoir des effets "désastreux", chez certaines personnes(infection urinaire, déclenchement de coliques néphrétiques, allergie au sulfamide et j'en passe ! )...
Pour terminer sur le DIAMOX; ce médicament doit être prescrit par un médecin (cardio), qui lui, s'assurera de l'absence de contre-indications pour vous-même...
La présence de ce genre de médicament dans la trousse à pharmacie collective, est justifiée seulement par l'urgence en cas de problème grave lié à l'altitude et à l'isolement du groupe.
Une personne atteinte du MAM, peut ne plus être en mesure de penser et de réfléchir clairement. Il est important dans ce cas, de prendre la bonne décision pour cette personne et de la forcer à redescendre rapidement. Il ne vous faudra jamais la laisser seule et vous devrez l'accompagner dans sa descente. La descente doit, dans ce cas, se poursuivre de jour comme de nuit, et ce, jusqu'à ce qu'une amélioration nette de son état se manifeste. Il est préférable d'entamer la descente quand la personne est encore capable de marcher. Si ce n'est pas le cas, il vous faudra demander de l'aide aux porteurs qui vous accompagnent et trouver un moyen pour la redescendre sans tarder. Sa vie n'a pas de prix!
Même si vous êtes en possession d'oxygène ou de médicaments adaptés, n'oubliez jamais que nous ne sommes pas "médecins", n'attendez pas pour prendre la bonne décision, REDESCENDEZ RAPIDEMENT!
Enfin, il faut savoir que même si vous êtes en excellentes conditions physiques, vous n'êtes en aucun cas à l'abri de faire un MAM.