Pendant la guerre de 1916 à 1918, opposant les militaires italiens aux militaires autrichiens, dans les massifs des Dolomites, des tunnels et des passages sur des vires ont été réalisés. Ces vires permettaient aux armées de se déplacer d'un massif à l'autre, en facilitant le franchissement des barres rocheuses.
Après la guerre, les Italiens voyant le potentiel touristique que ces aménagements représentaient, il a été décidé d'équiper certaines parois de câbles pour faciliter le passage entre les vires existantes sur les vertigineuses parois des Dolomites, et de créer ainsi, les hautes routes (via ferrata).
Le groupe de la BRENTA se situe à la limite Ouest des Dolomites. Il représente la plus imposante masse minérale calcaire (la dolomie) de cette chaîne de montagnes. Il offre au regard du randonneur et à celui du grimpeur un nombre innombrable de parois vertigineuses, dont les principaux sommets sont , cime Brenta 3150m, cime Tosa 3173m et Piera Grande 2987m. Les glaciers ont modelé les paysages, et il n'est pas rare de pouvoir contempler, des glaciers suspendus en équilibre sur le fil de certains sommets, replaçant le montagnard que je suis à sa juste valeur...
Le massif est structuré du Nord au Sud en trois ensembles. Le massif de la Brenta est modelé et marqué par l'action abrasive des glaciers, qui à l'ère quaternaire ont creusé de profonds vallons en auge, en laissant en place de magnifiques tours, d'imposants bastions, le tout, rendant les itinéraires de randonnée complexes et « relativement » engagés pour certains.
Dans les grandes traversées, les sentiers serpentent entre les grandes parois, venant souvent buter contre elles.
Le parcours emprunte fréquemment les nombreuses vires naturelles, où le randonneur deviendra souvent un « grimpeur ». Il lui faudra un minimum d'équipement, tel-que, baudrier, corde, mousquetons, etc...
Le cheminement s’effectuera sur des vires souvent vertigineuses, parfois très étroites et très exposées.
Les éboulis et les pierriers sont légion et nécessitent de la part des randonneurs un bon entraînement ainsi qu'une bonne forme.
Le randonneur ou le grimpeur ne devra jamais oublier que l'engagement sur tous les itinéraires, qu'ils soient sur via-ferrata ou en paroi, est assujetti au changement de météo très rapide.
L' engagement sur ce genre de parcours nécessite une bonne connaissance de la montagne ainsi qu'une certaine expérience des manœuvres d'assurage nécessaires pour gérer la progression en sécurité de la cordée.
Dans ces massifs, culminants pour la plupart au-dessus de 3000 mètres, en fin de saison estivale, la neige peut être au rendez-vous, la pluie, le brouillard, peuvent transformer très rapidement une balade au demeurant débonnaire en une galère pas toujours facile à gérer (à plus forte raison pour un groupe de plusieurs randonneurs où les compétences sont disparates )...
Le verglas sur les vires en altitude peut rajouter de la difficulté à l'itinéraire en rendant des passages délicats, voire peu praticables ou tout simplement impraticables...
Les orages, souvent violents en paroi, peuvent ajouter des risques supplémentaires non négligeables pour le groupe engagé dans les parties hautes des grandes traversées .
En clair, il sera important, avant d'attaquer une balade sur plusieurs jours dans les Dolomites, de prendre le temps de consulter avant votre départ le bulletin météo, et de ne pas négliger les conseils des gardiens des refuges implantés tout au long de l'itinéraire de votre randonnée. Dans les grandes traversées et quelle que soit la saison, encore une fois, une corde, quelques paires de mousquetons, un ou deux pitons, une paire de crampons ainsi qu' un piolet sont fortement conseillés.
A suivre....................................................
Crédit photos: P-Barbier - Ch-Barbier