L'Achaearanea phylloneta, aux portes de l'hiver!

26 septembre 2010.

 

Cette nuit, il a neigé, sur le massif du Sancy, et je vous propose de venir faire un tour sur la tourbière de Gayme, pas très loin de celle de la Barthe. Ces deux tourbières situées pas très loin de la frontière de la Réserve Naturelle de Chastreix, offrent aux passionnés d'araignées, l'occasion d'observations de spécimens d'Arachnides peu courants.

 

En observant les grandes herbes sur les abords de gayme, je me rends vite compte que les grandes Orbitèles, se cachent ou ont tout simplement disparues. Seules l'Epeire des roseaux est présente au dessus des anciens trous d'exploitation de la tourbe, comme figée sur place, par les caprices de la météo.

Ce matin, le Sancy est recouvert d'une pellicule blanche, les températures sont négatives, et vous comprendrez aisément que les araignées font grise mine en ce début de journée.

Dans les grandes herbes, au loin, je repère une espèce de petite cloche faite de toile de soie tissée et maintenue entrelassée aux sommet des grandes herbes dans les touradons.

Cloche construite sommairement et maintenue par l'entrelacement entre les herbes, à grand renfort de fil de soie.

En observant de plus près cette cloche, je regarde par dessous et j'aperçois ce qui ressemble à une très petite araignée dont les particularités m'invitent à pousser plus loin ma curiosité naturelle.

J'avoue que sur l'instant, je ne suis pas fichu de mettre un nom dessus. que cela ne tienne, l'observation et la prise de photographie n'en aura que plus d'intérêt. Le nom, viendra plus tard...

Sa forme ne m'est pas inconnue et j'ai la forte impression d'avoir déjà observé cette allure particulière.

Une fois à la maison, je peux enfin mettre un nom dessus. Il s'agit d'une araignée appartenant à la grande famille des Theridiidae, vous savez, celle de sa grande cousine de Corse, la Veuve noire...

Après quelques hésitations et beaucoup de recherche dans mes bouquins, mais aussi avec un "zeste" de prudence, je pense qu'il s'agit d'une Achaearanea phylloneta.

 

A ce que j'ai pu lire et toute proportion gardée, si cette araignée, moins de 5mm, avait la faculté et le pouvoir de percer à l'aide de ses chélicères ce qui me sert de carapace, c'est-à-dire ma modeste peau, et bien, j'aurai du souci à me faire, car son venin neuro-toxique est soit- dit en passant, extrêmement virulant.

Certains nous invitent à faire preuve d'une certaine prudence en manipulant cette petite araignée...

A ce que je sache et pour mon expérience personnelle, cette araignée n'est en aucune façon dangereuse pour l'homme, et le contraire seraitt plus de mise, à mon humble avis.

 

 

27 septembre 2010, Deuxième jours d'observation.

 

"N'écoutant que mon courage", je me met en tête de la faire sortir de sa cloche.

Pour cela, et à l'aide d'une herbe assez rigide, je l'agace jusqu'à ce qu'elle sorte  et retourne son habitacle vers le haut, afin qu'elle soit visible et dans la trajectoire de mon appareil photographique.

Très peu enclin à satisfaire mes caprices, elle mettra un certain temps à poser pour moi. Accrochée à son cocon, je suis intrigué par sa couleur. En fait la couleur de son cocon, ici, d'un vert chlorophylle, est  la couleur choisie par madame, pour protéger sa progéniture d'éventuels prédateurs. Elle fait du mimétisme avec son environement.

 

29 septembre 2010,

 

Le soleil est revenu sur le massif et la tourbière, je constate que sous d'autres cloches, des femelles sont accrochées sur leur cocon, cette fois de couleur beige, couleur plus en accord avec celle des grandes herbes en cette période automnale.

Sous certaines cloches, les araignons ont émergés, grandeur 1mm. Ils s'agitent aux côtés de leur mère qui semble suspendue sous sa cloche en gardant un regard bienveillant sur ses petits très remuants.

Sur certaines images, on observe, les petits batifolants à côté de leur retraite, suite au dérangement que j'occasionne en mettant en place mon pied photo, certains n'hésitent pas à changer de secteur en suivant des fils de soie tendus entre les hautes herbes.

Cette araignée tisse une toile non collante et relativement brouillon, qui ramifie sur toutes les herbes environnantes de sa cloche de soie, où la belle passe le plus clair de son temps.

Autour de sa toile, il y règne un certain désordre, où les araignons, vivent et opèrent leur mue dans les déchets (restes) de repas de leur mère. Mère qui n'est jamais bien loin et dont les pattes avants dépassent de sa retraite, toujours prête à bondir à la moindre vibration étrangère sur sa toile.

Cette araignée vie sur un espace relativement restreint, où règne un certain désordre, digne de certains bidonvilles, aux portes de certaines grandes villes.

 

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