La tourbière du Jolan possède une valeur écologique et biologique qui justifie pleinement sa protection et sa préservation. Son intérêt paysager invite à s’y attarder, tant elle incarne un témoin remarquable des périodes froides, comme je le souligne dans mon article consacré aux tourbières de moyenne montagne. Ces milieux humides, de plus en plus rares sur le territoire, constituent les derniers espaces véritablement sauvages, bien qu’ils soient aujourd’hui menacés.
Classée ZNIEFF du Jolan n° 830000200, elle accueille depuis des années la Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio), également la « grise », qui y niche et se reproduit dans le meilleur des cas, deux fois par an.
En réalité, la tourbière du Jolan est un plan d’eau artificiel, créé à des fins cynégétiques pour attirer des oiseaux migrateurs dépendants des zones humides. Elle se rapproche d’une tourbière mixte, combinant dans le temps deux formes : plate et bombée, typiques des moyennes montagnes.
La tourbière dite plate correspond à un milieu topogène, alimenté par les ruissellements riches en sels minéraux, favorisant ainsi une colonisation végétale rapide et dense. Avec le temps, cette tourbière évolue vers un stade ombrogène, alimenté uniquement par les eaux de pluie. Ce changement survient lorsque la première flore colonisatrice, notamment les sphaignes, a formé des radeaux flottants qui se sont épaissis. Le milieu devient alors asphyxiant, acide et pauvre en sels minéraux, transformant complètement ses propriétés écologiques.
La tourbière du Jolan est alimentée en eau par les précipitations et par le ruisseau "la GAZELLE", qui la traverse.
En règle générale, la grande majorité des tourbières sont topogène au début de leur processus de colonisation et deviennent ombrogène selon leur stade d'évolution dans le temps, et en fonction des influences climatiques de l'endroit où elles sont implantées.