JUILLET 2018

Après 10 années de démarches administratives de la part de François LESCA (GHM établi sur le massif du Sancy), puis de Thierry MONTPIED (BE-escalade) et de la FFME, l'interdiction définitive de pouvoir pratiquer une activité escalade-alpinisme raisonnable au sein de la Réserve Naturelle de Chastreix-Sancy est tombée...

L'argumentation de l'Etat pour justifier une telle décision, est la volonté de protéger une flore et une faune fragiles sur ce secteur du massif du Sancy. Un recours concernant la réécriture de l'article 12 du décret d'interdiction totale, a été (sera) déposé auprès du premier ministre dans l'espoir  qu'il revienne sur cette décision que je qualifierai d'arbitraire et non justifiée (on peut toujours rêver) ...

Pour ce qui est des itinéraires en neige et glaciaires, le lieu le plus fréquenté reste sans aucun contexte le Val d'Enfer, situé en face nord et dans la haute vallée de la haute Dordogne. Ici, on pratique l'ascension de couloirs de Neige, ou en glace vive, selon le moment et la période dans l'hiver.

Couloir des poubelles -350m diff: 40à 45°

Couloir des câbles - 350m diff 35 à 45°

Couloir de l'Y - 350m diff 35 à 40°

Couloir Collangette - sous l'épaule du Redon - Ski

Couloir du val d'Enfer - 350m diff 30 à 40°

Couloir du pas de l'Ane - 350m diff 45 à 55°, pour le passage de sortie, certaines années, il peut atteindre 60 à 65°).

Pour les adeptes de la cascade de glace, la DORE, reste une référence, et offre des itinéraires glaciaires de bonnes difficultés, sur plusieurs longueurs.

Une multitude d'autres cascades parsemées sur tout le massif permettent un entraînement régulier tout au long de l'hiver, pour les grimpeurs débutants et expérimentés.

La composition de la glace et l'équipement à demeure relativement absent, permet un engagement et un entraînement de très bonne qualité et de haut niveau.

Chacun en fonction de son niveau y trouvera son compte. La dimension "humaine" du massif, ainsi que son altitude relativement faible, permet aux alpinistes d'enchaîner plusieurs couloirs ou goulottes dans la journée. Ce massif favorise un entraînement sérieux pour chacun, sans être engagé totalement, ce qui permet aux alpinistes peu expérimentés d'aborder une activité hivernale en toute sérénité.

ATTENTION: Toutefois, il ne faudra jamais sous-estimer les dangers dans ce massif, car certains dangers liés à la pratique hivernale sont bien réels!

Montagne pouvant paraître comme débonnaire pour certains, elle reste dangereuse autant que dans les Alpes (Accumulation de corniches en sortie de voie, formation de plaques à vent, avalanches , changement de météo très rapide, vent et froid très violents, chutes de pierres, et j'en passe...).

La neige arrive fréquemment relativement tardivement dans la saison et souvent en faible quantité avant le milieu de l'hiver. La qualité de la neige souffre des alternances du gel et du dégel. Dans les couloirs, la violence des vents, fréquemment, chasse la poudreuse et met la glace à nu, ce qui n'est pas pour déplaire aux amateurs d'ascensions techniques, mais attention, dans les parties hautes des couloirs, souvent la formation de plaques à vent est bien réelle, et la sortie sous les corniches n'est pas toujours sans danger...

La nature du terrain, ici, n'est pas très propice à la pose de protections. Les couloirs et cascades du Sancy et du Cantal, exigent de l'alpiniste, un minimum de connaissances de la pratique de l'escalade hivernale, donc des techniques de l'alpinisme.