Une locataire très discrète!

Nuctenea umbratica.

 

Ce soir au refuge de Meije-Costes, une invitée relativement discrète, pour celle ou celui qui n'y fait pas attention.

Dans une fissure d'un montant de bois, ce cache Nuctenea umbratica, l'Epeire des fissures.

Cette araignée de l'ombre est en fait un spécimen mâle, et se nomme aussi l'araignée à six points.

En effet, ce nom lui était donné autrefois à cause de ses six points d'encrage des muscles "sigilles",  creusés comme des entonnoirs sur le haut de son abdomen, qui lui permettent de s'aplatir, et ainsi de se glisser dans la moindre fissure.

 

Cette araignée, au demeurant pas très gâtée par Dame-Nature, est une grande peureuse, et donc très difficile à observer.  Elle ne sort qu'à la nuit tombée et passe sa journée cachée dans les fissures secrètes des montants de certaines habitations, comme c'est ici le cas au refuge de Meije-Costes, dans le massif du Cantal. On peut l'observer aussi près de nos habitations, mais aussi sur certains rochers et autres supports en hauteur. Comme je l'écris plus haut, son corps relativement aplati, lui offre la faculté d'occuper souvent, et pour la durée de sa vie, les fissures les plus invraisemblables, dans lesquelles, un alpiniste de passage pour la nuit, ne penserait à aucun instant qu'une telle locataire puisse signer un bail en colocation avec le gardien du refuge.

 

Sur le céphalothorax de cette araignée, on remarque aisément les stries céphaliques très marquées  et sur son abdomen, les six sigilles qui lui permettent aussi de s'aplatir extrêmement rapidement pour se glisser dans une échancrure, afin de se protéger de ses éventuels prédateurs.

 

 

 

 

Sur le spécimen photographié, on observe les organes copulateurs (remarquables) d'un mâle. Implantés sur les extrémités de ses pédipalpes.

Sa léthargie de façade n'est en fait qu'un leurre, car sur les images présentées, il opte pour cette attitude, afin d'échapper au prédateur de l'instant, c'est à dire le photographe. Dès que je ferai mine de ne plus lui apporter de l'attention, il en profitera pour s'échapper comme l'éclair et ainsi se glissera dans la première cachette à portée de ses pattes ambulatoires, de très grande taille.

 

Paradoxalement, à ce que j'ai devant les yeux, cette araignée, appartient à la grande famille des orbitèles, vous savez, celles qui tissent des toiles  de forme géométrique.

C'est grâce à cet indice que l'on pourra la repérer plus facilement, dans une renfrogne, sous un toit, ou comme je le disais plus haut, dans un recoin de bâtiment. Sa toile, de forme souvent bâclée et relativement brouillonne, possède, dans tous les cas, un rayon plus court que les autres, et la dame, ne se situe jamais très loin de cet endroit de sa toile.

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