"Bigleuse, mais redoutable!"

Dans le massif du Cantal, plus exactement sur l'Artense, cette année, l' Argiope bruennichi , appelée communément aussi , Argiope frelon, a colonisé les touradons en bordure des tremblants, sur la tourbière de la Pignole. L'Epeire rayée est en grand nombre cette année, contrairement aux années passées. L'Argiope fasciée, est une espèce Aranéomorphe, de la famille des Aranéidae.

Cette araignée de grande taille, pratique le cannibalisme sexuel en dévorant son mâle au demeurant, beaucoup plus petit, comme la majorité des araignées. Le mâle, après l'accouplement, se sépare souvent de ses attributs sexuels, ceci dans le but de ne pas servir de casse-croûte à sa belle. Il les abandonne donc, en lieu et place, dans l'abdomen de la femelle , ce qui parfois lui permet de repartir, presque comme il est venu, et empêchera un autre mâle de venir à son tour, faire ce pourquoi lui, y a laissé des "plumes".

 

Dès lors que cet accouplement a eu lieu, un peu plus tard et relativement rapidement, elle pondra de 200 à 400 oeufs qu'elle protégera dans un cocon fait de soies très solides et spéciales, qui permettront aux petits de passer l'hiver à l'abri des fortes gelées (ces oeufs  éclosent au printemps).

Ponte et confection du cocon à l'abri, durant la nuit, plus loin et à l'écart de sa toile. Petit matin après la ponte...

Comme toutes les Epeires, elle reconstruit tous les jours sa toile d'orbitèle, très tôt le matin, ou parfois  au crépuscule.

Sa toile, d'un diamètre d'environ 30 à 40 cm de diamètre, a la particularité de posséder une espèce de Zig-Zag, appelé STABILIMENTUM, sorte d'élément tissé, servant d'appât ou bien encore, de lien ayant  pour rôle, de rigidifier la toile. Cette particularité lui permet aussi d'éviter d'abimer trop sa toile, lors des captures de gros insectes, comme certaines sauterelles et bestioles vigoureuses.

Une autre particularité de cette araignée, c' est qu'il se trouve qu'elle est complètement "bigleuse", ce qui permet à l'observateur et photographe que je suis, de l'approcher au plus près, sans trop la déranger. Une condition quand-même, c'est que je ne touche pas sa toile, car si elle est pratiquement aveugle, elle a d'autres sens relativement développés, ce qui, à la moindre vibration ressentie, lui permettra de partir irrémédiablement pour se réfugier à l'abri, sur une tige d'herbe, hors de sa toile. A ce moment, la séance photographique sera alors bien compromise, et pour longtemps.

Photos galerie:  Christian Barbier

Quand une sauterelle viendra se prendre au piège dans sa toile, elle bondira très promptement sur elle en une fraction de seconde et l'enroulera très rapidement  dans deux à trois tours de soie, afin de l'immobiliser, pour lui injecter derrière la tête deux à trois petites doses de venin dont elle a le secret.

Puis, elle laissera sa proie sur place et se positionnera hors de sa toile. Après quelques minutes (2 à 3), elle reviendra sur sa victime et l'enveloppera comme un paquet-cadeau, en lui donnant le coup de grâce, en injectant à plusieurs reprises des doses de venin, avec ses chélicères en plusieurs endroits, toujours derrière la tête.

 

Lors de certaines captures, la maitrise de la victime par l'araignée est tellement violente, que sa toile est pratiquement détruite sur une grande partie de sa surface, par les soubresauts de l'insecte capturé et les assauts répétés de l'Epeire. Ce n'est pas grave, l'araignée reconstruira sa toile plus tard, l'important étant de se nourrir avant tout.

Pour subvenir à ses besoins alimentaires, elle peut capturer jusqu'à quatre sauterelles de grande taille par jour.

Crédit photo, Stéphane BARBIER - Septembre 2017, ponte et confection de son cocon...
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